crashing down
May 16, 2003Une heure. Finalement ça n’est pas grand chose. Le 24è d’une journée ou le
168è d’une semaine, …etc. Tout ce temps occupé par l’attente passive (ou
devrais-je dire active pour plaire à Monsieur B) de l’indispensable locomotive
de mon Corail de train.
Arriver en courant gare de Lyon, pester contre les suites d’un mouvement
social, je sais faire : ça fait bien une semaine que je répète cette scène.
Je trouve ma voie rapidement, comprendre toujours en courant façon rugbyman
aveugle. Halletant, le sac sur l’épaule j’évite un troupeau de bleus de
travail. L’un d’entre eux me balance un deux trois mots, mais en vain. Je les
évite adroitement et saute dans le premier wagon à ma portée. Le dernier donc.
Je n’en descendrai pas, puisque le train part dans 1 minute même pas. Je
préfère les traverser un à un jusqu’à … Pause. J’hésite un moment et décide
de prendre un air perplexe. Devant moi deux rails s’étirent vers d’autres
gares. Visiblement il manque ici quelque chose.
Oui un train sans loco. ne va pas très vite. Par abus de langage on dira qu’il
n’avance pas, même si la chose peut paraître abstraite voire même
conceptuelle, artistique ou simplement totalement idiote. Une heure durant je
vais l’attendre ma gentille loco, observant quelques curieux venus constater
qu’effectivement, on ne leur a pas menti : sans sa locomotive un train ne va
nulle part.
“Classons !”, dit Karl : il y’a ceux qui fument, ceux qui téléphonent, ceux
qui rient niaisement, et ceux qui font les 3 à la fois. Dans un coin il y’a
moi aussi, mais on ne me remarque presque pas.
Finalement une locomotive moins craintive nous présente son cul tandis qu’une
voix sensuelle nasillarde invite les voyageurs à regagner leur place et
aller se faire chier parce-qu’ils n’ont plus rien à lire pendant les
prochaines heures. J’extrapole un peu à partir de mon cas. Admettons.
En fin de compte, je trouverai miraculeusement une place, ou plutôt deux, où
étaler le contenu de mon sac. Poser un discman à bout de souffle à côté et
sortir du papier ou un crayon (ou les deux) pour s’occuper. Le train part.
Note: penser à acheter quelques kilos de piles pour nourrir le-dit discman et écouter plus longuement les smashing pumpkins durant certains trajets.