back to the java

April 19, 2004

La journée avait été faite de cours d’anglais plus ou moins suivis, puis de quelques heures passées sur un portable devant la déféction imprévue d’un certain prof. d’admin. windows. Du coup, on ne l’a pas vraiment regretté : on s’est réfugiés à la bulle le temps de vider quelques batteries et de râler contre le serveur et la borne wifi de Lunar qui fonctionnent toujours aussi mal. Pas de quoi fouetter un chat. Au lieu de passer mon aprèm’ là, je suis rentré parce-qu’on (je) travaille parfois mieux sans le net, et j’avais envie de bosser 2~3 choses tranquillement. Et oui, ça arrive. :)

C’est là en montant les escaliers que j’ai remarqué qu’on me faisait des grands signes de l’autre côté de la vitre. Le coin des commerciaux, ils sont là parfois. C’est tout l’inverse des gens normaux : ils dorment la nuit, et le jour ils travaillent. Il y’en a même qui mangent à midi. N’importe quoi. Sourire à la dame, puis demi-tour vers les locaux.

« Alors, comment s’est passé ton entretien ce matin ? », ceci est une question piège. Mine perplexe, examen du contenu de ma matinée jusqu’à 10h30 : oreiller. Et merde.

« Euh… je suis content d’apprendre que je devais voir quelqu’un ce matin », tête de blogger dubitatif (aka air idiot).

« Je reste zen », elle répéte en fouillant ses papiers… « Mais si, on en avait discuté, et je t’avais appelé pour confirmer. », puis en boucle : « Je reste zen, je reste zen ce soir… ». J’ai l’impression d’être la source de tous ces soucis de la journée et de donner le cancer tout d’un coup. Une vraie boule de nerf, elle insiste. Mais aucun souvenir, d’aucun rendez-vous. Frustrant, un peu.

Le moment se transforme en grand moment de solitude, et je n’ai toujours pas mémoire de son coup de fil. Oups, ou plutôt wtf ? On en est restés là peu après, puis je suis rentré parce-qu’on ne pouvait pas faire grand chose d’autre. Surtout si je ne me rappelle rien. C’est à peine étrange. Après vérification sur mon téléphone, pas d’appels de l’insia depuis le 6 avril. Ca laisse de la marge, mais je vérifierais bien mes mails… Histoire de savoir si je me sens idiot pour rien ou pas.

Petit tour dans le métro, pubs, mines tristes, SDFs, escalators, air libre. Une fois rentré j’ai droit à un autre coup de fil : « Bonne nouvelle, j’ai réussi à récupérer ton entretien : tu y vas demain matin. »

Elle se débrouille bien la dame, mais je me demande ce qu’elle a inventé du coup. Soupir (léger) parce-que je pensais la journée (enfin) finie, et que ça ne présage rien de bon. Elle me poursuit (la journée). « Et c’est où, donc ? », j’essaie de prendre une voix enthousiaste, je rate. On fait ce qu’on peut. « [détails de l’adresse] RER Créteil. », j’aime Créteil, j’aime le béton, j’aime le RER, et les coups de pieds au cul aussi… Mais ne soyons pas trop rapides en besogne : si ça se trouve, c’est un gros gateau d’admin. linux avec de la crème de perl dessus, et un nappage de C sans conservateurs.

« D’accord j’ai bien noté, mais euh c’est quoi ? ». Je me suis dit que tant qu’à aller dans une boite, autant savoir ce qu’ils cherchent. Je pense à tout un tas de choses délicieuses, et atrocement SRT que je pourrais voir défiler demain matin : « C’est du Java, Oracle, Apache, XML, tout ça quoi. Ils t’attendent pour 10h00, à demain. ». Sueurs froides. Je pense que j’ai envie de me pendre. Je voulais un gateau, j’aurais même pris un petit beurre ; on me file un 0%.

A y réfléchir, je me dit qu’il n’est pas impossible que j’ai oublié d’y aller ce mardi matin : le sujet est autant dans mes cordes que conduire un métro l’est pour un chauffeur de bus. Oh aller, ça a à peu près la même forme, non ? Je sais pas, peut-être que je ressemble à un SIGL : j’ai deux bras, deux jambes, ça doit faire pareil. Ou alors c’est une façon subtile qu’a trouvé l’école pour mettre nos nerfs à vifs. Ca marche pas mal pour l’instant.

Je vais donc y’aller demain matin. Me lever plus tôt, mettre un costard, puis faire un saut à l’insia pour parcourir le site de la boite, et récupérer un plan du coin. Histoire d’arriver et de savoir à quoi m’attendre. Après avoir perdu mon temps, et celui du mec en face, je rentrerai chez moi pour passer des fringues plus humaines. Et ensuite, je sais pas si j’en sortirai avant jeudi. Monde de merde, ou pas. :)