Sur la survie en milieu ferroviaire

July 11, 2004

Si j’arrivais à rester intéressé suffisamment longtemps sur le sujet, je pourrais pondre un guide de survie en milieu ferroviaire assez détaillé, et peut-être même utile. On peut toujours rêver. Mais il manquerait quelques pierres à l’édifice, comme les voyages de nuit, les trains « régionaux » (oh allez, le RER ça compte un peu ?), ou les croisières en train. Le dernier étant bien entendu le plus intéressant à moins de considérer qu’il faut vraiment avoir un case en moins pour penser passer plus d’une journée dans un train… sick sad world, etc.

Les conseils de survie de base peuvent cependant se découper en trois grandes classes. Pour info., ces grandes lignes s’appliquent dans le cas où vous auriez l’idée de voyager seul, et où rencontrer quelqu’un d’intéressant (ou pas) vous indifère.

Le cul :
Assurez vous d’avoir une place, voire deux si vous êtes difficile, ou si jouer à la roulette russe n’est pas votre truc : quel bonheur de se trouver à côté d’un fumeur pour un non-fumeur. Compte triple pour le fumeur de cubains. Ça implique d’emporter un maximum de choses dans un maximum de sacs, et de les placer à côté de vous. Pour les gens qui préfèrent se trouver en salle (comme moi), et qui veulent squatter deux places pour se la jouer asocial, l’astuce du jour est de se placer côté couloir et de mettre vos affaires côté fenêtre. Oui parce-que si vous êtes assis là, il y’a de bonnes chances pour que vous gardiez la place côté fenêtre pour quelqu’un. Par ailleurs il faudrait vous faire lever et tout, et le timide, ou le poli auront des scrupules à le demander. Mais non, c’est pas méchant, c’est individualiste : la différence est subtile.

Les oreilles :
TOUJOURS prévoir de quoi occuper les oreilles : walkman, ipod, boules quiès, ciseaux, etc. Je vais pas faire la liste des choses qui peuvent parasiter le bruit “déléctable” des wagons sur les rails. Si le trajet est long, évitez les petits écouteurs qui se collent « dans » l’oreille : passées deux heures, ça fait mal aux oreilles. D’accord, je suis une chochotte, si vous voulez.

Les yeux :
Si le paysage est nul, ou que vous le connaissez par coeur (?) pensez à avoir de quoi occuper vos mirettes : bouquin, magazines (plusieurs parce qu’un seul ça ne dure pas plus d’une heure), cours sur les équations quadratiques appliquées aux sciences sociales, etc. Vous êtes prié d’éviter les whatever pour les nuls, vous n’êtes pas nul, promis. Et je me remet toujours pas du type croisé dans le RER avec un bouquin jaune « le management pour les nuls »… Le laptop peut avoir son charme aussi. :)

Le nez :
C’est une question de sensibilité. Par exemple, j’ai un peu de mal avec les wagons fumeurs. Le plus souvent, ils servent de fumoir pour les fumeurs normaux, et seuls les fumeurs lourds goudronnés jusqu’au foie peuvent s’y plaire éventuellement. A condition de ne pas se trouver là le jour où se pointe LE fumeur de cigares. Abomination parmi les abominations… Parce-qu’en plus de fumer, il pue. En général, et pour peu que vous n’ayez pas de réservation un jour de départs en vacances, c’est quand même un point de chute honorable. En revanche si ça sent le cannabis, ou la bière fuyez : en général, c’est soit très bruyant, soit très chiant parce-que hips Je refuse de faire le récit de celui qui a traversé la moitié d’un wagon en vomissant pour s’arrêter sur la porte des toilettes. Charmant.

Avec ça, vous avez de quoi vous enfermer dans votre petit monde pendant quelques heures… C’est beau la communication hmm ? Heureusement, on est pas asocial tous les jours. Et il arrive qu’on recontre des gens super sympas dans les trains, comme hier soir par exemple. Mais chut. :)