Week-end-ish

July 24, 2004

Il arrive un moment où vous bossez pour de vrai. Il y’a un monsieur qu’on peut appeler le chef pour résumer, puis vous et éventuellement d’autres petits employés qui essaient de comprendre où veut en venir le chef ; et pourquoi tout devrait être fait pour hier. Là où je ne veux pas en venir, c’est le taux de productivité anormal si l’on considère les « agents économiques » coupables : il y’a des livres idiots pour ça. Amplement suffisant, et sans doute amusant : comme on doit s’ennuyer au Canada pour écrire des bouquins « sur les français. »

Là où je veux en venir, plus modestement, c’est qu’en fait le week-end s’apprécie décidément beaucoup plus quand on travaille à plein temps que pendant les périodes de cours. Ce n’est pas jadawin qui me contredira… Étudiant devrait être reconnu comme une profession à part entière. Généralement l’étudiant se lève plus tôt que l’esclave le travailleur l’ouvrier les autres, et sa journée se finit plus tard lorsque, épuisé de fatigue, il s’effondre tatouant le symbole qwerty de sa condition sur son front.

Son quotidien suit un leitmotiv lyrique où s’enchaînent soifs de connaissances, de Guinness, de Vodka-truc, puis de Gin-machin, et aussi de … merde c’est déjà l’heure d’aller en cours, bon une dernière… L’étudiant contribue ainsi à l’effort économique de la nation, et ça devrait plaire aux gens de droite qui s’obstinent à penser que l’éducation… ouais, bof. La phrase précédente prouve aussi que l’étudiant n’est pas dénué de préjugés baveux, ce qui le rapproche encore du citoyen modèle qui paie ses impôts, regarde le foot sur TF1, et va griller sur les plages de méditérranée avec ses copains l’été. L’étudiant est socialement intégré : il peut même dans les cas extrêmes être utilisé pour taper le carton, et fendre des coeurs à des latins franchouillards en mal de femelles, ou se permettre l’emploi insolent d’expressions alambiquées qu’on n’oserait voir sur un blog déscent. respire

Je propose donc, et avec tout le respect que je vous dois, la création d’un fond de pension spécial étudiant. Celui-ci permettrait pour les plus « doués » d’entre nous de rester hors du circuit travail-salaire-patrie habituel pendant une période d’essai de… mettons 40 ans à la louche, où nous pourrions ne pas travailler et ne pas nous complaire dans le circuit économique « naturel. » Ce même circuit honteux où acheter est un droit inaliénable, mais où il est interdit de télécharger le dernier album de Britney Spears. Oui, même celui-là : c’est dégueulasse.