La coolitude incarnée

January 20, 2005

Sortir du boulot vers 18h30 quand on y’arrive à 9h c’est quelque chose que j’aurais du mal à faire de bon gré plus souvent que mettons trois fois par semaine. Hier soir, en sortant du boulot donc, j’ai fait un rapide tour à la Fnac du coin sans trop d’idée. Je passe un temps à regarder les derniers portables Sony minuscules, gavés de technologies branchées media-internet- truc, jolis mais inutiles. Je monte à l’étage, en ignorant royalement les rayons audios pour échouer au milieu des bouquins. Je goûte l’envie de prendre « La première fois j’avais huit ans » mais c’est de leur faute : il brille dans son petit cellophane rouge transparent pour retenir des idées reservées à « un public adulte. » Ça me ferait mal. Une pause dans le récit auto-biographique par procuration du père Camus. Il a des moments franchement chiants ce garçon.

J’allais partir mais une vendeuse fait son apparition. Au premier sourire on voit qu’elle débute : pas l’air méchant, pas de téléphone accroché à l’oreille en permanence, pas trop occupée par l’élimage nerveux de ses ongles. J’en profite pour lui demander si par le plus grand des hasards coïncidenciel elle n’aurait pas un bouquin titré « Le pire est avenir. » Tapage de clavier, il est sûrement en SF. Je cherche deux minutes et j’emmène un joli exemplaire neuf (au sens Fnac du terme) dans le métro. Arrivé à Nation, j’ai lu une cinquantaine de page sur les presque 500, mais en fait il est tout plein de trous, et de chapitres courts comme ça se fait dans les bouquins récents. D’ailleurs ça se lit bien…

Home. J’ignore tranquillement mon voisin de palier chinois qui s’engueule comme presque chaque soir avec un de ses clients, et rentre chez moi. Crevé, je rote le traiteur de midi, puis lance un sort de salade verte avec tout ce qui traîne de frais et de comestible dans le coin. Je me vautre sur le lit avec le portable qui va diffuser doucement Billie Holiday pour le reste de la soirée. Ré-ouverture du livre. Fermeture du livre, damn ça se lit vraiment vite, c’est dommage certaines choses méritaient plus peut-être. Il est environ 1h30.

Au début je trouvais le tout mignon dans le sens « oh c’est joli des idées pareilles. » Ce matin, j’ai tendance à trouver le tout cool, et à avoir besoin d’un troisième café. Six heures de sommeil, c’est pas assez. Il y’a des jours où j’aimerais lire plus. Vivement une hausse de budget.