Manifestons dans la joie

May 25, 2005

J’aime beaucoup observer les gens, jeunes ou vieux peu importe, c’est toujours aussi intéressant, des fois même divertissant. En revanche quand on raconte des conneries publiquement, je suis toujours étonné qu’on s’en sorte aussi bien. C’est le genre d’histoire assez emblématique de ce qui peut parfois arriver dans des manifs houleuses, ou même à vocation pacifique ; de là on nous pond tout un article sur les violences policières, l’injustice, et la répression orchestrée par un gouvernement super méchant. Charrue avant les boeufs, etc.

Quelques extraits d’un article de Libération sur l’audience d’un lycéen rebelle de la vie.

Il s’est fait interpeller le 31 mars à l’issue d’une manifestation. Le commissaire Pierre-Jean Grubis, directeur de l’ordre public et de la circulation à Paris, a porté plainte : Samuel lui aurait « craché en plein visage » et hurlé « fils de pute, va enculer ta mère ! » Samuel Morville nie.

Si je suis bien, le jeune homme nous explique qu’il n’a pas insulté le moins- jeune homme, ni craché sur sa tronche. Pourquoi pas, ce ne serait pas la première fois qu’un représentant des forces de l’ordre arrange un peu les faits. D’un autre côté les flics en entendent pas mal dans certaines manifs il me semble ; les deux sont à peu près crédibles. Quand même il vise super bien…

Cheveux bruns retenus en catogan, allure frêle, Samuel Morville accuse en retour le policier de lui avoir donné une grosse gifle une fois arrivés au commissariat, ponctuée d’un : « Tiens, c’est de la part de ma mère. »

Euh… Donc il ne l’aurait pas insulté, mais il se serait pris une sale mandale parce que le commissaire pensait sans doute très fort à sa maman à ce moment là. Ouais ça doit être ça, hein. :) C’est peut-être moi, mais il se contredit là, non ?

Il assure préférer les slogans aux insultes. Le président du tribunal, Etienne Fradin, lui demande d’en livrer « des morceaux choisis ». Le lycéen obtempère : « CRS en colère, le pastis il est trop cher. »

Suivi un peu plus tard de :

Il reconnaît avoir craché sur les véhicules de police, jamais sur le commissaire. « CRS, c’est un métier et je le respecte (…) »

Oui mais non, c’est trop plus crédible le coup du respect là. Vous repasserez. :)

D’un côté, on a un homme plus mûr, qui raconte moins de bêtises, sûrement parce qu’il réfléchit (allez, au moins un peu) avant de l’ouvrir. Ce qui ne veut bien entendu pas dire qu’il soit innocent en partie ou complètement : le lycéen en question est sorti de garde à vue avec plusieurs ecchymoses, je suis certain qu’on a pas ménagé sa fierté non plus, etc.

Je sais pas ce qui rend plus bête au final : porter un uniforme comme les copains, ou se retrouver au milieu d’une manif ? D’un côté comme de l’autre, la mauvaise foi c’est lourd. Pourquoi est-ce que j’ai l’impression qu’on fuit toujours nos responsabilités ?

Oh tiens, un autre article avec un peu moins de parti pris. /